PHILIPPE CARON LEFEBVRE

 

Spike Aesthetics

L’Oeil de Poisson
2023, Quebec City, QC
(en)

Philippe Caron Lefebvre continues to cumulate bodies of work in which he confers a preeminence to the spike and its aesthetic. This propensity —obsession — for thornlike forms perpetuates itself in the current exhibition at L’Œil de Poisson in Quebec City, where it turns to full expansion as an exhaustive taxonomy of the spike. Here, the spike is shown in all shapes, sharpened into a myriad of variations crafted by Caron Lefebvre’s material manipulations. Such an excess of pointy shapes provokes a peculiar impression of disorientation: the quantity is unmeasurable. In this exhibition, the spike seems to distance itself from the mere connotations of piercing or cutting with which it is usually associated. Facing the pictorial and sculptural works, we find ourselves on the threshold of the intelligible, immersed within the artist’s infinite inspirations. It is like encountering an illusory world calibrated upon the artist’s creative pendulum, oscillating between the real and the unreal, the natural and the artificial, utopia and dystopia. This body of work further invites attentiveness towards conventions specific to Philippe Caron Lefebvre’s science-fiction, as much as to non-logical principles of generally perceived yet (in)explicable phenomena. In this heuristic exhibition, we nonetheless find ourselves influenced by the associations drawn between multiple domains: references, namely, to art history, defensive architecture, fashionable spike trends, BDSM, natural evolution and diverse technologies.

Spike Aesthetics, a true (re)presentation of one's fascination for the spike, perhaps leads Philippe Caron Lefebvre to the intersection of a potential finality that is an absolute taxonomy of an aesthetic.

Writer : Jean-Michel Quirion        Translation : Laur P.


L’esthétique du pic

(fr)

Philippe Caron Lefebvre poursuit sa trajectoire en cumulant les corpus parmi lesquels il accorde une prééminence à la pointe et nommément à son esthétique. Cette propension — obsession — pour cette forme acérée se perpétue dans la présente exposition à l’Œil de Poisson qui s’appréhende telle une exhaustive taxonomie du pique. Il est ici montré sous toutes ses formes possibles. Il s’effile en d’innombrables variations au moyen des manipulations matérielles que lui insuffle Caron Lefebvre. Il y a une impression de déboussolement provoquée par l’excès de formes affilées : la recension est incommensurable. Le pique se distancie des évocations et des significations incisives que nous lui accordons plus communément. Nous nous retrouvons, devant les œuvres picturales et sculpturales, à la limite de l’intelligible, parmi l’infinitude des inspirations de l’artiste. Il s’agit là d’un monde illusoire calibré sur le pendule créatif du praticien oscillant entre le réel et l’irréel, le naturel et l’artificiel, l’utopie et la dystopie. Le corpus incite à prendre conscience des conventions d’une science-fiction propre à Philippe Caron Lefebvre et à s’ouvrir à des principes non logiques de certains phénomènes (in)explicables. Dans cette exposition heuristique, nous nous trouvons toutefois dirigés par les associations sciemment effectuées entre multiples domaines : références, entre autres, à l’histoire de l’art, à l’architecture défensive, à la mode du spikes, à la pratique du BDSM, à la nature évolutive et à diverses technologies.

L’esthétique du pic, véritable (re)présentation d’une fascination pour le pique, conduit peut-être Philippe Caron Lefebvre à l’intersection d’une potentielle finalité ; à une taxonomie absolue d’une esthétique.

Auteur : Jean-Michel Quirion

 


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